SEO ou GEO ? L’avenir du Search face à l’IA, entre mythes et réalités

Avez-vous déjà entendu parler de GEO, SGE et autre SAIO récemment ? Dans l’univers du SEO, et du Search en général, des concepts jusqu’ici quasi méconnus semblent devenir désormais le nouveau graal de toute stratégie marketing. Mais, qu’en est-il vraiment ?
Sommaire
- Le paysage actuel du search : entre domination de Google et émergence des IA
- Les nouveaux paradigmes du GEO vs le SEO à l'ère de l'IA générative
- La bataille pour l'attention dans l'économie du zéro clic
- La révolution SEA : vers l'automatisation totale
- La nouvelle donne data : entre perte de visibilité et opportunités
- Préparer 2025 : feuille de route stratégique
- La transformation des compétences SEA
- Conclusion : l'IA comme accélérateur, non comme substitut.
Alors que les modèles d'IA générative comme ChatGPT bouleversent les pratiques digitales, une question cruciale se pose : assistons-nous à la fin des moteurs de recherche traditionnels ?
Notre analyse approfondie des dernières données marché et tendances technologiques révèle une réalité plus nuancée, où l'évolution prime sur la révolution. Décryptage des enjeux stratégiques pour les professionnels du SEO et du marketing digital.
Le paysage actuel du search : entre domination de Google et émergence des IA
La résilience inattendue des moteurs traditionnels face aux Generative Search Engines
Contre toute attente, Google maintient une position hégémonique avec 88% de part de marché mondial en 2024. Loin d'être détrôné par les nouveaux acteurs de l'IA, le géant de Mountain View enregistre même une augmentation de 10,4% du nombre de recherches par utilisateur sur la même période. Cet ancrage s'explique par un écosystème intégré associant YouTube (deuxième plateforme de recherche mondiale), Google Maps et les services Android.
L'engagement utilisateur reste sans équivalent : le nombre de pages vues mensuelles par internaute sur Google dépasse de 10 fois celui enregistré sur Perplexity, pourtant présenté comme un challenger sérieux. Cette donnée cruciale relativise l'impact immédiat des assistants conversationnels sur les habitudes de recherche grand public.
Si le SEO « classique » a déjà intégré pleinement les signaux d’engagement dans ses KPI de référence, leur mesure en GEO sur les nouvelles plateformes reste un défi à relever.
La lente adoption des plateformes IA : un phénomène (encore) de niche
Si l'effet médiatique entourant ChatGPT et autres outils génératifs laisse présager une révolution, les chiffres trahissent une adoption encore marginale. Seulement 16% des utilisateurs de moteurs traditionnels recourent parallèlement à des plateformes d'IA selon les dernières études. Plus révélateur encore : 99% des utilisateurs d'IA continuent d'utiliser Google et ses concurrents pour leurs recherches quotidiennes.
Cette cohabitation s'apparente à une division des usages plutôt qu'à une substitution pure. Les LLM (Large Language Models) trouvent leur terrain de prédilection dans des tâches spécifiques : génération de contenu, assistance à la rédaction, ou résolution de problèmes complexes. Mais pour les requêtes informationnelles simples ou les recherches commerciales, les SERP traditionnelles conservent leur pertinence.
Certes, l’utilisation des moteurs de recherche basés sur les IA génératives se démocratise, mais leur usage semble être complémentaire à celui des moteurs traditionnels. Cela remet en perspective la notion de « remplacement » du SEO par le GEO. L’un n’empêche pas l’autre, au contraire !
Les nouveaux paradigmes du GEO vs le SEO à l'ère de l'IA générative
L'évolution des critères de référencement
La montée en puissance des extractions automatisées par les agents IA impose une refonte des stratégies techniques :

Il ne s'agit plus seulement de positionnement mais de devenir une source de référence pour les systèmes d'IA. En GEO la notion de « position » devient très relative (et franchement insuffisante).

Structuration des données (Schema.org), enrichissement sémantique, et mise en avant des contenus experts.

(Expérience, Expertise, Autorité, Fiabilité) comme facteur clé de sélection par les algorithmes. En SEO ce critère était déjà important, en GEO il devient essentiel, voire un prérequis.
Ces transformations n'invalident pas les fondamentaux du SEO, dont le GEO hérite pleinement. La qualité intrinsèque du contenu et son adéquation à l'intention de recherche restent primordiales. Mais la pratique du GEO exige une approche plus holistique intégrant les nouveaux canaux de diffusion.
La bataille pour l'attention dans l'économie du zéro clic
Le SEO classique connait depuis longtemps le phénomène des "réponses directes" (Featured Snippets, positions zéro…). L’intégration de réponses générées par l’IA dans les interfaces de recherche traditionnelles n’a fait qu’amplifier cette tendance, qui capte aujourd’hui jusqu’à 63% du trafic potentiel selon les dernières mesures. Cela oblige les marques à repenser leur approche :
- Adoption de techniques intégrées SEO/GEO, avec développement de micro-contenus optimisés pour l'extraction
- Stratégies de marque omnicanale pour compenser la perte de visibilité organique
- Mesure d'impact via de nouveaux KPI : mentions générées, citations dans les réponses IA, etc.
L'enjeu dépasse désormais le simple trafic website. Il s'agit de construire une présence mentale auprès des cibles à travers tous les touchpoints digitaux et physiques.
La révolution SEA : vers l'automatisation totale
L'hégémonie de Performance Max
Les campagnes publicitaires subissent une mutation accélérée avec l'adoption massive de Performance Max par 80% des annonceurs. Ce format unifié combine search, display, YouTube et Maps dans une seule interface algorithmique, générant des ROAS supérieurs de 20 à 30% aux campagnes traditionnelles.
Les implications sont majeures :
- Obsolescence programmée des campagnes search/manuelles
- Augmentation des CPC sur les formats classiques (+17% en 2024)
- Nécessité de maîtriser les feed produits et le machine learning
Cette automatisation extrême transfère le contrôle créatif aux algorithmes, recentrant le rôle des équipes SEA sur la stratégie globale et l'analyse prédictive.
La complexification des parcours d'achat
L'éclatement des points de contact (en moyenne 3,2 canaux différents par conversion) exige une approche multicanale intégrée :
- Combinaison de Demand Gen et Social Media Ads
- Intégration des données CRM dans les modèles d'enchères
- Déploiement de boucles de rétroaction temps réel
Les spécialistes SEA doivent désormais jongler entre automation et analyse stratégique, tout en gardant la main sur des éléments clés comme la qualité des assets et la cohérence brandée.
La nouvelle donne data : entre perte de visibilité et opportunités
L'impact du Consent Mode v2 et de GA4
La généralisation des modèles de consentement stricts (35% d'utilisateurs refusant le tracking en 2024) a conduit à une perte de 40 à 60% des données de conversion. Google répond par :
- Des modèles d'attribution avancés combinant IA et données contextuelles
- La reconstruction algorithmique des parcours utilisateurs
- L'intégration des signaux privacy-safe (Topics API, Protected Audiences)
Ces évolutions transforment radicalement le rôle des analystes, désormais centrés sur :
- L'interprétation des données modélisées
- La corrélation entre mesure online et offline
- La valorisation des données first-party via CDP et CRM
Les nouveaux impératifs de gouvernance data
Face à cette complexité croissante, les organisations doivent :
- Fichier sourceUnifier les sources via des plateformes centralisées
- Fichier sourceAutomatiser les rapports avec des solutions de BI adaptatives
- Fichier sourceFormer les équipes aux nouvelles méthodologies d'analyse prédictive
L'enjeu consiste à transformer la perte de granularité en opportunité stratégique grâce à une vision plus macroscopique des performances.
Préparer 2025 : feuille de route stratégique
Les 4 piliers de l'adaptation SEO > GEO

Structuration des connaissances, alignement E-E-A-T, développement de contenus experts

Synchronisation search/social/vocal/visuel

Vérification des droits d'usage, protection contre le scraping

des outils génératifs (en respect des guidelines Google)
La transformation des compétences SEA
- Migration accélérée vers Performance Max
- Maîtrise approfondie des systèmes d'enchères automatisées
- Intégration cross-canal (YouTube Shorts, TikTok Ads, etc.)
- Optimisation creative à l'ère des RSA (Responsive Search Ads)
Le virage data indispensable
- Implémentation stricte du Consent Mode v2
- Développement de CDP (Customer Data Platform) maison
- Adoption de KPI alternatifs : Customer Lifetime Value, TACoS (Total Advertising Cost of Sales)
- Expérimentation des solutions de mesure sans cookies
Conclusion : l'IA comme accélérateur, non comme substitut.
Les données actuelles démontrent que le search traditionnel conserve sa pertinence tout en intégrant progressivement les apports de l'IA. La clé pour 2025 réside dans l'hybridation des compétences :
- Exploiter les outils génératifs pour amplifier la production de contenu tout en préservant l'expertise humaine
- Automatiser les tâches répétitives (reporting, optimisation bid) pour se concentrer sur la stratégie
- Repenser l'attribution à l'aune des parcours multicanal complexes
Contrairement aux prédictions alarmistes, l'IA ne sonne pas le glas du SEO et du SEA, mais marque l'avènement d'une nouvelle ère où l'agilité stratégique et l'adaptation continue deviendront les compétences clés. Les organisations qui sauront intégrer ces technologies tout en conservant leur savoir-faire humain tireront leur épingle du jeu dans le search de demain.
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